Cela fait 10 ans que Laurent Vastel est maire de Fontenay-aux-Roses. Et bien j’ai le sentiment qu’il a totalement bloqué notre ville. Parce que lui-même est resté bloqué dans les années 70…
Commençons par l’écologie : M. Vastel n’a jamais fait sa prise de conscience sur ce sujet, quoi qu’il en dise. Le réchauffement climatique n’a jamais été une préoccupation majeure pour lui, alors qu’il s’agit d’une menace grave pour une une bonne part de l’humanité… « En 2050, à 90 ans, je pense que je ne serai plus maire de Fontenay-aux-Roses » a t’il répondu à une question de ma collègue Pauline Le Fur sur ses intentions pour atteindre la neutralité carbone à cette date.
M. Vastel s’oppose à tout aménagement de la ville qui donnerait plus de place aux piétons ou aux cyclistes sur la voie publique. Il reste attaché au modèle du tout-voiture pour se déplacer, vision datée des années 70. Il a plusieurs fois mis en doute publiquement les études démontrant l’impact de la pollution de l’air sur la santé. Il qualifie la très sérieuse ADEME (Agence de l’Environnement et de Maîtrise de l’Energie) d’ « agence qui produit (…) des manifestes de lobbys de la green économie plutôt que des études ayant un minimum de rigueur scientifique ».
Quand on lui propose de passer à 2 repas végétariens par semaine dans les cantines de l’école pour réduire l’impact carbone des repas, il parle d’une cause « qui enverrait quasiment les gens en camps de concentration ou de redressement ».
En 2022 lors de l’envolée des prix de l’énergie liée à la guerre en Ukraine, notre ville a été mise en difficulté financière à cause des ses bâtiments vieillissants et énergivores, faute d’avoir pris leur rénovation au sérieux depuis des années. M. Vastel préférait dépenser 1 M€ pour l’achat de nouveaux parkings souterrains « intelligents », dépense à contretemps du réchauffement climatique.
En matière d’urbanisme, il n’a pas cherché à protéger la villes des excès de l’urbanisation qui mange les espaces verts et fait sortir des immeubles parfois de grande hauteur.
Abordons aussi le social : M. Vastel m’a toujours semblé mépriser ces questions. En particulier celle du logement social : il dit régulièrement qu’il y en a trop dans notre ville, laissant penser que ces habitants sont indésirables. Pourtant les prix des appartements les rendent inabordables à une bonne partie des habitants, à la location ou à l’achat. Le maire et son équipe expliquent aussi que les habitants des logements sociaux ne permettent par de soutenir le commerce local, regrettant leur pouvoir d’achat trop faible. Une vraie marque de mépris à mon avis… Le maire vante les constructions, mais ce sont des logements à 6000€ du m², inaccessibles à la plupart des habitants. Quant à la rénovation du quartier des Blagis, elle est chaotique et donne le sentiment à ses habitants d’être oubliés, voire abandonnés.
En matière d’enfance, les actions de la commune sont en retrait permanent. Les possibilités de classes transplantées pour les enfants (parfois appelée « classes vertes ») sont très réduites. Quant au nombre de places en crèche, il est réduit : la fermeture de la crèche Fleurie ne semble pas faire l’objet de compensation ailleurs.
Concernant la rénovation du collège des Ormeaux, l’un des plus anciens du 92, M. Vastel ne semblait pas s’en préoccuper quand il était conseiller départemental. Et il semble plutôt rêver de sa démolition et de son déplacement vers les Paradis alors que l’actuel est bien situé au centre de notre ville.
En matière de démocratie, M. Vastel est adepte d’une gestion solitaire, en cercle fermé. Il n’ a jamais pris au sérieux le besoin des habitants de se sentir concertés sur les grands projets. Il n’accorde de crédit qu’à lui même et ses proches, répétant souvent « j’ai été élu », comme si cela justifiait de ne pas écouter l’avis des habitants. Pour lui, les habitants qui expriment une autre opinion que la sienne ne sont pas légitimes.
Cela l’amène parfois à de fortes oppositions des habitants : je pense au projet d’immeuble en fond de la place de Gaulle, celui d’une tour de 10 étages sur la mail Boucicaut, ou encore la cuisine géante pour fournir les cuisines scolaires de 4 villes. Autant de projets qui ont échoué, au prix de pas mal d’argent public en études de faisabilité. Plus récemment, on a découvert tardivement ses projets de vendre le centre de loisirs La Fontaine et le club pré-ados pour y faire de nouveaux immeubles. Ou encore celui de permettre à l’Etablissement Public Foncier d’Ile-de-France de préempter des logements et des pavillons pour de possibles projets de constructions. Autant de nouvelles intentions menées en catimini par le maire.
Quant aux conseils municipaux, il a arrêté leur diffusion vidéo, probablement agacé de voir ses dérapages verbaux exposés aux habitants.
Notre ville est donc bloquée dans une gestion des années 70. Mais nous sommes en 2024… Nous sommes nombreux à vouloir que Fontenay change d’orientation.
Notre ville doit prendre part au combat pour le climat : apaiser l’espace public, faire des espaces piétons et des pistes cyclables pour favoriser les déplacements non polluants, et défendre les transports en commun. Elle doit aussi remettre de la végétation et des arbres en ville pour réduire notre sensibilité aux canicules estivales qui s’aggravent. Nous devons lutter contre les excès de l’urbanisation en révisant les règles d’urbanisme car nous n’avons pas vocation à devenir progressivement le XXIème arrondissement de Paris. Enfin, notre ville doit redonner la priorité à la rénovation des bâtiments pour réduire leurs consommation d’énergie et améliorer leur confort thermique.
Le logement social et leurs habitants doivent être considérés avec respect. Imposons 25% de logements sociaux dans chaque projet de construction, pour offrir des logements plus abordables. Donnons la priorité aux quartiers populaires pour les investissements de la ville et l’offre de services publics municipaux. Incluons les quartiers périphériques plutôt que de concentrer les moyens et les évènements sur le seul centre-ville.
Enfin, donnons la possibilité aux habitants de contribuer aux projets et de donner leur avis. Les concertations sont un moyen d’améliorer les projets, de faire participer les habitants et d’avoir une meilleure acceptation des projets. Ce n’est pas une perte de temps mais bien une méthode vertueuse qui enrichira la démocratie et n’enlèvera rien aux rôles des élus.
Il est temps de sortir notre ville du blocage. Nous sommes nombreux à Fontenay-aux-Roses, de sensibilité écologiste et de gauche, à le vouloir : mettons y toutes nos forces !
Maxime MESSIER
Conseiller municipal