Depuis plus d’un an, nous soutenons les salariés de l’IRSN et en tant qu’écologistes, nous sommes contre la destruction du système dual, garant de la sûreté nucléaire.
Le Gouvernement souhaite accélérer le développement du parc nucléaire français et faciliter cet objectif par cette fusion. Pourtant, ce développement ne saurait se faire en compromettant la sûreté nucléaire : qu’on soit pour ou contre le nucléaire, on ne peut que défendre la sûreté nucléaire.
L’IRSN est un organisme dont l’expertise est reconnue et enviée à l’international. Sa structure d’EPIC permet un recrutement de profils très divers et complémentaires et des missions très diverses qui nourrissent cette expertise. A fortiori, en cette date anniversaire de la catastrophe de Fukushima où de nombreux experts français sont intervenus, détruire cette expertise serait une perte pour notre pays et au-delà.
Les décisions de l’ASN se fondent actuellement sur l’expertise de l’IRSN qui n’est pas décisionnaire. Ce processus bicéphale assure une grande transparence au processus de décision et est un des garants majeurs de cette sûreté. Une fusion nuirait à cette transparence, garante de la sûreté et de la perception que peut en avoir la population.
Actuellement, l’expertise en matière civile et militaire est assurée par la même entité, l’IRSN, qui permet donc une approche cohérente de ces deux missions qui, bien que différentes, ont d’importants points communs. La fusion des deux entités dans l’ASNR, séparerait l’expertise militaire du reste avec une perte de compétence.
Enfin, la destruction de cette organisation dont rien ne permet de remettre en cause la qualité du fonctionnement entraînerait non seulement une forte démotivation, de nombreux départs et un processus de réorganisation long et complexe qui ne fera que retarder et ralentir les missions d’expertise.
Nous avons soutenu les salariés de l’IRSN à travers des manifestations auxquelles nous nous sommes rendus et à travers un voeu que nous avons proposé en conseil municipal de mars 2023, et qui a été rejeté par la majorité, le maire indiquant que « la ministre m’a affirmé que la réforme renforçait l’indépendance ».
Espérons que les députés ne soient pas dans cette logique et votent majoritairement contre ce projet de loi.
Astrid Brobecker & Maxime Messier